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disparaissent pour la plupart, littéralement absorbés, mis hors d’usage par la grande circulation nécessaire à la propagande, quand ils ont échappé aux poursuites continuelles et aux saisies policières ; il ne faut pas compter qu’ils trouvent un asile dans les bibliothèques publiques qui, presque toutes, ne s’occupent qu’avec indifférence et, quant aux plus actifs propagandistes, il leur arrive le plus souvent d’être moins en situation que personne de former des collections, étant les plus exposés à la misère, à la prison et à l’exil, que la société bourgeoise leur dispense libéralement.

Cependant une partie assez importante de ces publications, même parmi les anciennes, a été conservée et je dois remercier les camarades et amis qui me les ont communiquées en même temps que ceux qui n’ont épargné ni le temps ni le travail pour faire paraître ce volume.

Suivant le programme que je m’étais tout d’abord tracé, je continuerai de réunir les matériaux pour une bibliographie plus importante, qui comprendra aussi les publications éphémères, omises dans cet essai, c’est-à-dire les manifestes, placards, feuilles volantes, etc., ainsi que les articles les plus importants des différents journaux.

Car c’est dans les journaux surtout que peuvent être suivis les progrès constants de l’élaboration de l’idée anarchiste. Si le bibliographe ne veut pas être uniquement un bibliophile, s’il veut en même temps voir en historien, son travail est assez ingrat et ne lui ménage que de maigres satisfactions : esclave de la parole imprimée, il doit — pour faire une bibliographie et non pas une histoire — se résoudre parfois à paraître négliger de sympathiques et actifs militants qui, par hasard, n’auront laissé que peu de traces littéraires, alors qu’il mentionner des écrits médiocres qui, par hasard encore, auront eu la chance d’être imprimés.