Page:Neuf Upanishads, la théosophie des Védas.djvu/16

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sanscritistes européens. D’autre part, les difficultés et les lenteurs de cette étude l’ont maintenue longtemps dans l’incertitude de la recherche, et l’absence de conclusions générales positives lui interdisait tout essai de vulgarisation.

Cette période d’isolement paraît toucher à sa fin. Non que les résultats de la critique au sujet des philosophies de l’Inde soient unanimes et définitifs. Mais le public intellectuel se montre plus avide d’apprendre que les savants d’enseigner. Sollicité par les plus avisés de ses guides favoris, l’intellectualisme contemporain a senti frémir au fond de son être le vieux mysticisme, latent sous les négations mêmes des écoles modernes. Schopenhauer n’a-t-il pas dit : « Il n’est au monde aucune étude… aussi bienfaisante et élévatrice que celle des Upanishads. Elle a été le réconfort de ma vie ; elle sera la consolation de ma mort[1] ». Réconfort, consolation, — mots inattendus sur les lèvres du grand pessimiste, et dont la secrète espérance a tourné vers l’Orient bien des regards anxieux d’une nouvelle aurore. Et tandis que les savants discutent philologie, chronologie, analogies, dissèquent

  1. Cité par Max Müller dans : The Six Systems of Hindu Philosophy, p. 253. — Voir aussi le début du grand ouvrage de Schopenhauer : Le Monde comme Representation et comme Volonté.