Page:Nevers historique et pittoresque - Paul Meunier.djvu/17

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Il est vrai que ces figures sont admirables. De même que le château des ducs fut paré de toutes les élégances de l’architecture, de même ces princesses furent les types accomplis, quant à la beauté, à l’esprit et au caractère, des femmes du temps. Aventures, galanteries, tous les côtés séduisants de leur esprit et leurs charmes extraordinaires sont rehaussés par les vers des poètes. Leurs noms entrelacés doivent, comme une couronne, être placés au frontispice de l’histoire de Nevers. Leur vie, c’est tout le roman de la Ligue et de la Fronde. Et cependant, par un manque absolu de galanterie, Nevers ne possède aucune œuvre d’art qui rappelle leurs traits. L’histoire, par la bouche du plus modeste des guides, ne sera pas oublieuse, mais il faut constater que ni peintres, ni sculpteurs n’ont rien fait à Nevers pour ces princesses, qui furent cependant des modèles de beauté. Il faut dire aussi qu’une autre physionomie, tout à fait remarquable, est celle de ce duc de Nivernais, dernier grand seigneur féodal de France, qui réunit en lui toutes les allures, toute l’indépendance d’esprit, toutes les grâces du XVIIIe siècle, et qui, philosophiquement et sans étonnement, accepte de vivre au milieu de mœurs démocratiques, au risque de devenir victime des dénonciations du nivernais Chaumette.

Aucun évènement éclatant ni de haute portée n’eut jamais lieu à Nevers. Même suc-