Page:Nevers historique et pittoresque - Paul Meunier.djvu/18

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cession de misères, de fondations pieuses, d’élans vers la civilisation, d’ères courtes de joie et d’espérance et de retours subits à la barbarie que dans les autres villes, mais le propre de Nevers est que cette ville, comme épouvantée par les clameurs trop souvent rapprochées de la guerre et le bruit de violences voisines, concentra son existence, toutes les fois qu’il lui fut possible, dans le travail et dans la paix.

Nous ne négligerons pas l’examen du gouvernement et des institutions du Nivernais, qui permet de saisir la mesure de toute l’originalité de son passé.

Les nombreux suzerains qui ont gouverné le Nivernais étaient bien, à la vérité, alliés aux maisons françaises, mais tous, à l’exception des premiers comtes, étaient d’origine étrangère. S’ils ont laissé comme un grand souvenir d’eux, le château ducal, ils l’ont peu habité. Ils étaient sans cesse en voyage, à la guerre, en ambassade ou à la cour et parlant, aucun lien d’affection n’exista jamais entre les habitants de Nevers et leurs suzerains. C’est à l’abandon dans lequel Nevers fut laissée en dernier lieu par les Mancini, qu’il faut attribuer l’état de délabrement auquel étaient réduits, à la fin du siècle dernier, tous les monuments.

Remarquons aussi que la capitale de la province, une des plus anciennes villes municipales de France, est toujours restée fidèle au