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Page:Niboyet - Le vrai livre des femmes, 1863.djvu/17

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attriste quiconque, dans l’enfance, veut surtout voir l’enfant.

Dieu a créé l’homme pour le bien, non pour le mal ; or, le bien ne périra point, si à côté de ces produits affligeants, se développe une jeunesse ayant pour rosée la tendresse maternelle, pour aliment la vertu, pour but l’immortalité : chacun le sait, tant que le germe divin ne sera pas foulé aux pieds ; tant qu’une partie de l’humanité se souviendra de son origine, il ne faudra pas désespérer de l’autre.

Quoi de plus touchant que l’enfance honnête ? ses grâces naïves, sa langue inhabile s’exerçant à bégayer des mots, à former des phrases. Les idées générales commencent à la frapper, elle sent avant de comparer, et, comme son premier amour est pour sa mère, ses premiers regards, ses premiers sourires, ses premiers élans sont pour elle ; l’affection développe en l’enfant la reconnaissance, et l’on ne sait plus s’il aime parce qu’il est reconnaissant, ou s’il est reconnaissant parce qu’il aime.

Les petites filles ont surtout le cœur précoce, et dès le plus bas âge, leur destinée est, pour ainsi dire, déterminée. D’une part, c’est la poupée qu’elles affec-