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Page:Niboyet - Le vrai livre des femmes, 1863.djvu/31

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elle l’exprime. Elle ne demande point qu’on l’admire, elle se rend digne d’admiration, et si l’amour la conduit à l’hymen, comme elle a su être amante, elle saura être mère. Celle-là trouvera le bonheur où est sa tendresse. Que lui importe la fortune ? elle a le travail ! L’oisiveté ? elle a le courage ! Le superflu ? elle a le nécessaire ! Le plaisir ? elle a le bonheur ! Santé, famille, affection, tout lui est donné ! Quel riche est aussi riche qu’elle !

— “Trois choses nous perdent, — nous disait un jour une femme déchue aux yeux de la société : — L’amour, la coquetterie, la paresse. Nous nous donnons, parce que nous aimons ; parce que nous avons le goût des belles choses ; parce que ne rien faire nous paraît le suprême bien. De l’amour trahi, nous entrons dans les amourettes. Le cœur est brisé, la vanité lui survit, on l’écoute. Tant que la jeunesse dure, les prodigalités du luxe nous enivrent, nous dissipons en insensées l’argent dont nous ne connaissons pas le prix. Nous lui vendons notre jeunesse et, le jour où il ne veut plus la payer, nous buvons, pour étourdir la femme dans l’orgie de la fille perdue…”

Pauvres créatures ! quelques-unes encore se relè-