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Page:Niboyet - Le vrai livre des femmes, 1863.djvu/32

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vent de ces bas-fonds, reviennent sur l’eau et demandent à la société la place qu’elle ne leur rend point. Il y a cependant telles âmes qui, pour être relevées, n’ont besoin que d’une main tendue. Jésus-Christ permit-il à aucun de jeter la première pierre à la femme adultère ? La miséricorde et la charité sont des vertus chrétiennes, pourquoi les pratique-t-on si peu !

Par l’autorité des faits nombreux que l’expérience nous a fournis, il nous est permis d’affirmer que, dans la classe laborieuse, depuis le bas peuple jusqu’à l’ouvrier anobli par son travail, l’influence de la femme est réelle dans le bien comme dans le mal. Vices ou vertus, les enfants prennent tout de leurs mères ; les grands hommes sont là pour le prouver. Courage militaire, courage civil, ambition ou désintéressement, prodigalité ou égoïsme, la mère, par son exemple, dépose, au sein de son fils, le principe de sa propre nature. Ses vices ou ses vertus, elle les lui transmet, et qui honore sa mère, s’il est entraîné par le monde, reviendra tôt ou tard de ses égarements ; car celui-là, au plus profond de son cœur, conserve le culte de la famille, arche sainte des vertus privées.

Arouet de Voltaire tenait de sa mère l’esprit fin, la