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Page:Niboyet - Le vrai livre des femmes, 1863.djvu/88

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abolitionistes, qu’ils voient, dans la race nègre, le premier rudiment humain. Ils se donnent bien pour mission de l’élever, mais à condition de la tenir au-dessous d’eux.

En Amérique, plus qu’en aucun autre pays, l’égalité des sexes est un fait accompli ; les femmes y jouissent d’une parfaite liberté. Chez nous, la femme artiste a seule conquis son indépendance. Au théâtre, elle est applaudie ou sifflée ; peintre, musicienne, elle est livrée aux critiques qui, d’ordinaire, la louent ou la blâment.

Les arts élèvent quiconque porte dignement un nom d’artiste. C’est du sein d’une corporation intelligente que devrait sortir l’idée d’une vaste association, fondée sur le principe de la solidarité et de la mutualité. Le baron Taylor a posé les jalons, reste à compléter l’œuvre. Jusqu’ici, les associations se sont procuré de l’argent par de petits moyens, et ont donné une aumône où il eût fallu ouvrir un crédit. C’est ainsi que sept ou huit œuvres, soutenues par des cotisations, des concerts, des quêtes, des représentations dramatiques, vivotent tant bien que mal sur un revenu qui ne leur permet que l’assistance ; certes, c’est beaucoup déjà ; mais avec des vues plus larges, quel bien ne ferait-on