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Page:Niboyet - Le vrai livre des femmes, 1863.djvu/89

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pas ? Supposez tous les artistes associés et les associations solidaires entre elles ? chacune prêterait secours aux autres. Le théâtre, fournirait aux peintres les costumes ; les peintres, en échange, feraient pour les théâtres des décors ; quelques musiciens jouissent des honneurs scéniques ; mais combien restent en chemin sans avoir jamais eu d’audition ? Il ne suffit pas d’avoir du talent pour parvenir, il faut des appuis ou des rentes et, si le hasard, du bas de l’échelle, élève quelques artistes au sommet, ceux-là sont l’exception qui confirme la règle : il n’y a pas de couronnes pour tous les fronts. Le mérite pauvre a de la peine à percer. Les places acquises sont gardées comme des citadelles où des sentinelles veillent qui crient : On ne passe pas ! Les talents constatés, les réputations acquises se cramponnent à leurs places et s’effraient de l’audace des concurrents.

Si le théâtre, au lieu de pervertir, améliorait, son extension profiterait à tous, et les femmes plus facilement arrivées deviendraient pour les débutantes des amies, non de dangereuses rivales. Les gloires une fois consacrées, ne se contestent plus. Rachel n’avait à redouter personne. Les deux dames Brohan, qui ont