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Page:Niboyet - Le vrai livre des femmes, 1863.djvu/90

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hérité du talent de leur mère, feront place, sans jalousie, à deux de leurs nièces destinées au théâtre. Mais pour un élan généreux, que de basses intrigues ? Les petites rivalités, les sottes ambitions, ulcèrent le cœur d’un grand nombre d’artistes, et déflorent, dès les premiers jours, l’imagination des femmes. C’est que pour celles-ci, parvenir, c’est traverser toutes les impuretés de la vie. Quelques-unes, sans doute, ont atteint le but sans chute. Celles-là, on les compte !!! Les autres tombent, se relèvent, retombent encore, et sont brisées avant d’arriver ? Pauvres femmes ! la société leur tend des embûches au lieu de leur prêter appui, et l’on a sous les yeux ces exhibitions impudiques devant la rampe, qui provoquent au libertinage et flétrissent l’amour.

Les femmes artistes, comme savent l’être Mesdames Faure, Laurent, Taigny, Guyon, Ristori, Viardot et d’autres, prouvent ce que peuvent ensemble le talent et la vertu ! Dans une société où l’argent n’escompterait pas la gloire, ce n’est plus chez quelques femmes que se trouveraient les qualités du cœur, c’est chez la généralité, et ce qui fait l’exception deviendrait la règle.