Page:Nicaise - Les terres disparues, 1885.djvu/17

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nuances, à mesure que marchait le soleil, et offrant ainsi aux observateurs émerveillés et étonnés un spectacle qu’il n’avait peut-être jamais été donné à la science de contempler.

Dans beaucoup de pays les populations alarmées croyaient à un incendie. On écrivait le 2 novembre du Cap de Bonne-Espérance : « Nous avons ici des illuminations extraordinaires presque tous les soirs depuis cinq semaines. Aussitôt après le coucher du soleil, une illumination rouge ou jaune apparaît dans l’ouest, répand une vive lumière pendant quelque temps, puis disparaît. Dans cet éclairement les fleurs paraissent plus brillantes, surtout les roses. Parfois la même illumination est visible le matin. »

Dans l’Inde les indigènes étaient frappés de terreurs mystérieuses en présence de ces illuminations extraordinaires.

A La Mecque, les musulmans proclamaient que cette lumière annonçait l’arrivée du Messie. Dans le Venezuela le soleil perdit soudainement son éclat à trois heures de l’après-midi, de sorte qu’on pouvait le regarder en face. C’était un globe d’argent mat ; puis assez rapidement il devint bleu clair, puis bleu ciel. La nature entière parut revêtir cette nuance.

Au mois d’avril dernier, M. le Ministre de l’instruction publique donna à deux voyageurs français, MM. Cotteau et Korthals, membres de la Société de gé