Page:Nicaise - Les terres disparues, 1885.djvu/18

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ographie, la mission de visiter et d’étudier le théâtre de ce grand cataclysme.

Dans une lettre qu’ils viennent d’adresser à la Société de géographie, les explorateurs donnent des détails du plus haut intérêt sur la situation dans laquelle ils ont trouvé cette partie du détroit de la Sonde, dont la carte est à refaire aujourd’hui, et sur les modifications orographiques qu’ils y ont constatées.

Arrivés à Batavia le 14 mai, MM. Cotteau et Korthals étaient en route dès le 21 pour le détroit de la Sonde.

Leur première relâche eut lieu à la pointe sud-ouest de Java, à l’entrée du détroit, du côté de l’Océan indien.

Sur toute la côte occidentale ils observèrent une ligne bien tranchée, s’élevant à une hauteur de 18 à 25 mètres au-dessus du niveau de la mer, et qui indique la limite atteinte par la terrible vague du mois d’août 1883. Cette zone est bouleversée ; sur les plages les arbres ont été rasés, il ne reste plus trace des innombrables maisons où vivait une nombreuse population. En une minute la ville d’Anger a été emportée et a disparu.

A Telok-Bétong ils purent voir le steamer Borouw, transporté à 4 kilomètres dans les terres, échoué en pleine forêt et suspendu au milieu des arbres séculaires, où il forme une sorte de pont gigantesque.

Le 25 mai, ils visitèrent successivement les îles Siboukou et Sibési.

Ces terres, naguère fertiles et populeuses, sont aujourd’hui entièrement recouvertes d’une couche de boue desséchée,