Page:Nicaise - Les terres disparues, 1885.djvu/6

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

une nuit toute la terre des Atlantes. Au lever du soleil l’océan roulait ses lourdes lames sur tout un continent et une civilisation disparus. Telle est la tradition, nous n’osons pas dire la légende, en présence des faits historiques qui la consacrent. En effet Socrate tenait ces notions de son grand-père Critias, qui lui-même les avait reçues de Solon. Platon, qui nous a transmis cette histoire, la tenait lui-même de Socrate.

On retrouve dans les coutumes et dans les fêtes de l’Athènes antique une cérémonie dans laquelle on montrait au peuple un voile que la déesse Minerve aurait porté un jour où elle apparut sans doute sur un des champs de bataille de cette épopée lointaine, pour secourir les Athéniens et leurs alliés.

Diodore de Sicile raconte aussi qu’une grande terre aurait été située à l’ouest de la Lybie, et qu’elle était arrosée par des fleuves immenses. Enfin Plutarque mentionne ce continent placé à l’ouest et affirme qu’on a vu à Carthage un étranger qui arrivait de cette mystérieuse contrée.

Voyons maintenant si la science vient appuyer ces récits et ces souvenirs.

Si l’on compare la faune américaine des temps quaternaires avec celle de l’Europe à la même époque, on remarque entre ces deux termes de comparaison des ressemblances et des affinités.

Au commencement du quaternaire vivait en Amérique un éléphant semblable au mammouth, dont j’ai recueilli souvent