Page:Nicaise - Les terres disparues, 1885.djvu/5

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Combien de temps aurait-il donc fallu à une action lente et continue pour constituer un pareil affaissement ?

Il est difficile de déterminer l’époque à laquelle ce phénomène s’est produit, quelles qu’en aient été la cause et la durée. Cependant, au milieu des premières lueurs de la tradition et de l’histoire, on a souvenir qu’un vaste continent, plus grand peut-être que l’Asie et l’Afrique réunies, dont le sol fertile portait en abondance les fruits les plus doux, et dont un ciel pur, un soleil brillant éclairaient les horizons splendides, aurait existé au-delà des colonnes d’Hercule et prolongé ses terres immenses bien loin vers le couchant.

Lorsque Solon vint en Egypte pour y étudier la religion, les lois et les sciences de ce pays fameux, les prêtres du temple de Sais lui racontèrent que, 9,000 ans auparavant, un peuple aussi nombreux que les étoiles du ciel ou les grains de sable de la mer, venant du couchant et marchant vers l’Orient, avait envahi l’Egypte, toute la partie méridionale de l’Europe jusqu’à la Tyrrhénie.

L’Asie elle-même allait subir la loi de ces vainqueurs, lorsque les Hellènes se mirent à la tête d’une ligue formée par d’autres peuples menacés, et, après une lutte longue et sanglante, ils repoussèrent les envahisseurs. Les forfaits des Atlantes avaient été si terribles et si nombreux ; ils laissaient après eux tant de sang et tant de ruines, que les dieux voulurent venger les victimes.

Un cataclysme, dans lequel un tremblement de terre et un déluge apportèrent leur violente action, fît disparaître en