Page:Nichault - La Duchesse de Chateauroux.djvu/301

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— Rien… rien… madame… il De faut pas que madame s’inquiète ;… bien au contraire… c’est quelqu’un qui voudrait… lui parler.

— De quelle part ? demanda la duchesse en se levant, et avec une émotion qu’elle ne put maîtriser.

— Mais c’est de la part… au nom du ciel… calmez-vous, madame… vous allez le savoir… c’est un billet que l’on vous apporte.

— D’où vient-il ?

— Sans doute, il fera plaisir à madame.

— D’où vient-il ? Ah ! vous me fades mourir d’impatience.

— Et c’est pour éviter l’état où je vous vois, madame, que je n’osais vous dire qu’il vient…

— De Versailles ?

— Oui, madame… entrez M. Lebel… entrez donc, aidezmoi à la secourir… Sainte Vierge !… elle ne respireplus ! Lebel et mademoiselle Hébert portent madame de Châteauroux évanouie sur son lit. On coupe son lacet, on lui fait respirer des sels.

— Revenez à vous, madame, répétait Lebel : c’est le roi qui m’envoie. Ah ! ne vous rendez pas malade, il serait si malheureux !…

Lebel avait raison de compter sur l’effet de ces paroles ; elles auraient rappelé madame de Châteauroux du fond de son tombeau.

— Ah ! ne me trompez pas… dit-elle d’une voix faible.

— Aon, c’est bien moi, reprend Lebel ; et cette écriture est bien celle du roi.

Il fallut aider madame de Chàteauroux à soutenir sa tête pour lire ce billet :

« À madame la duchesse de Châteauroux.

» Un coupable, qui pourtant vous est resté fidèle, se rendra demain soir secrètement à votre porte : daignerez-vous le recevoir ? peut-il espérer son pardon ?

» Louis.

— J’en mourrai de joie, dit-elle en retombant sur son oreiller ; mais non, donnez-moi quelque chose qui me ranime de l’air surtout. Ah ! je me sens mieux… ajouta-t-elle. lorsque mademoiselle Hébert eut ouvert une fenêtre.