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C’est M. Billing qui te remettra cette lettre ; il nous quitte pour faire un long voyage. Adieu.



XXIII


J’ai été réveillée ce matin par une nouvelle bien triste : on est venu me dire que Lucie avait passé la nuit dans de violentes douleurs, et que la fièvre s’était déclarée d’une manière inquiétante. Je me suis rendue aussitôt dans sa chambre ; le médecin et l’accoucheur venaient d’arriver, je leur ai demandé ce qu’il y avait à redouter de cet accès subit : ils se sont accordés pour dire que si la fièvre redoublait dans la journée, on devait craindre une attaque de nerfs, et qu’il fallait donner à la malade les calmants les plus doux. Je me suis chargée du soin de suivre exactement l’ordonnance ; déjà l’on s’aperçoit que les boissons ont produit quelque effet, et je profite du moment où Lucie repose pour t’écrire ce billet. Sir James est dans une inquiétude extrême ; je lui ai dit vingt fois que le médecin ne prévoyait aucun danger, mais il n’a pas la moindre confiance en moi ; il est vrai que j’aurais tort de m’en plaindre, car je ne lui en connais que pour sa sœur…