Page:Nichault - Laure d Estell.djvu/269

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de votre lit, et fondit en larmes en vous voyant encore inanimée. Sir James était mieux, il l’avait conjuré de voler près de vous pour lui rapporter de vos nouvelles, et vous donner des siennes.

— Il mourra, disait-il, si je lui fais le récit de ce que je vois. La fièvre lui a rendu ses forces, il est vrai, mais souvent le transport s’empare de lui, et l’on croirait que sa raison l’a tout à fait abandonné, si toutes les fois qu’il parle de Laure, il n’exprimait ses idées clairement, avec suite, et du ton le plus tendre. Combien je dois redouter d’augmenter son délire, en lui apprenant un malheur qu’il ne prévoit qu’en frémissant !…

— Gardez-vous bien de l’en instruire, lui répondis-je, le pouls de Laure commence à revenir, sa respiration est moins gênée, je suis sûr qu’avant une heure son sang aura repris sa circulation, et que cet accident n’aura aucune suite fâcheuse. Retournez près de sir James : car si vous restiez ici plus longtemps, il ne vous serait plus possible de calmer son inquiétude. Dites-lui que Laure va mieux, et que je lui prodigue tous mes soins.

Rassuré par l’espoir que je lui donnais, cet excellent ami est reparti après m’avoir fait promettre d’envoyer un exprès à Savinie aussitôt que vous seriez tout à fait revenue, et je vais m’acquitter de ma promesse.