Page:Nichault - Laure d Estell.djvu/270

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En finissant ces mots, M. Bomard se leva et fut écrire un billet à M. Billing, tandis que je traçai ces mots pour James :

« L’amour de James rend Laure à la vie ; qu’il cesse de s’inquiéter, désormais tout est bonheur pour elle. »

La faiblesse m’empêcha d’en écrire davantage. Je retombai sur mon lit et je restai plongée dans la plus profonde rêverie. J’avais parfaitement compris le récit de M. Bomard. Il me rappelait confusément plusieurs des sensations que j’avais éprouvées ; mais il ne me restait de tant de souvenirs que celui du danger de James ; bientôt mes idées se confondirent entièrement, un calme rafraîchissant passa dans tous mes sens, et je dormis d’un sommeil assez paisible : je lui dois la force de pouvoir t’écrire depuis aussi longtemps.

À mon réveil, j’appris de Lise que M. Bomard était allé à Savinie, et qu’il était parti en lui disant :

— Puisqu’elle dort aussi bien, il n’y a plus rien à craindre pour elle ; passez la nuit dans sa chambre et cessez de vous affliger.

Me sentant presque dans mon état ordinaire, je me suis levée, j’ai envoyé Lise prendre quelque repos ; et me sentant plus tranquille, j’ai voulu rassembler mes souvenirs pour te peindre tout ce que j’ai ressenti depuis deux jours. Je me les retraçais avec