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LAURE D’ESTELL




I

LAURE D’ESTELL, À MADAME DE NORVAL.


Du château de Varannes.

Après un voyage bien fatiguant, bien triste, j’arrive enfin, ma chère Juliette, dans un lieu dont l’antique majesté et le site pittoresque conviennent parfaitement au sentiment dont mon âme est remplie. J’éprouve un charme douloureux à parcourir ces vastes appartements où mon Henri a été élevé, à entendre ces bons paysans me raconter les traits de sa générosité, qui dès son enfance égalait sa douceur. Si chaque objet qui se présente à ma vue ajoute à mes regrets, il augmente aussi le nombre de mes souvenirs, et tu sais combien ils me sont chers.