Page:Nichault - Laure d Estell.djvu/59

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tions possibles, c’est-à-dire de l’argent ; et ce qui est plus encore, pour les assurer qu’on ne les accusait pas de complicité dans le vol fait par Philippe, et que madame de Varannes ne voulait même pas qu’il fût arrêté.

— Je n’ai rien vu de plus touchant, ajouta Lise, que leur reconnaissance envers M. Frédéric ; ils l’appelaient leur Dieu, et regrettaient de ne pouvoir exprimer tout ce qu’il leur inspirait ; pour lui ces témoignages semblaient l’embarrasser ; il ne se lassait pas de leur dire :

— Vous appréciez trop ce faible service, il ne pouvait manquer de vous être rendu, puisque madame d’Estell s’intéressait à vous ; c’est à elle bien plus qu’à moi que sont dûs vos remercîments, et je ne sais point si le désir de mériter son estime n’entre pas pour beaucoup dans celui que j’ai eu de vous obliger.

Tu m’avoueras, chère Juliette, qu’on ne met pas plus de délicatesse à faire une bonne action, et qu’il est permis de n’avoir pas un grand fond de sagesse, quand on possède un aussi bon cœur.

Ton extrême complaisance m’autorise à te charger de quelques commissions, que toi seule peux remplir à mon gré. J’écris à Dupré pour qu’il te remette la somme nécessaire pour acheter les bijoux dont tu trouveras la note ci-jointe : dis-lui de m’envoyer sur--