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lines à D… où Caroline a été élevée ; il est neveu de l’archevêque d’A*** qui est un ancien ami de M. de Varannes, et toutes ces raisons justifient le désir qu’elle a de lui voir remplir une fonction d’un caractère aussi auguste.

Ce soir, comme j’étais occupée à finir la lecture du dernier ouvrage que tu m’as envoyé, on est venu m’avertir de l’arrivée de madame de Gercourt. Je ne me sentais pas en état de soutenir l’étiquette d’une visite cérémoniale, et j’ai fait dire qu’une indisposition me retenait. Peu de temps après j’ai reçu ce billet de la main de Frédéric.

« Ne vous renfermez plus, madame ; ne privez pas plus longtemps ma mère du charme de votre société. J’ai compris à quel point la mienne vous est désagréable, et j’ai pris la résolution de vous en délivrer le plus souvent qu’il me sera possible. Sans la promesse que vous seule pouviez me faire donner, je rejoindrais à l’instant mon régiment, mais il ne m’est pas permis d’y penser. Je vais par différents voyages à D*** préparer ma mère à une absence plus longue. Demain vous serez libre, madame ; demain je partirai, et je ne demande pour prix d’un si grand sacrifice, que l’assurance de m’éloigner en emportant le pardon d’une faute déjà punie par votre sévérité.

« Je suis avec, etc.

« FRÉDÉRIC DE VARANNES. »