Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/104

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les règles du cérémonial par la duchesse et par mon père ; elle te croit sans doute compris dans les invitations qui nous sont faites.

— Je ne le pense pas ; d’ailleurs je vaux bien la peine d’une politesse particulière ; mais si je prends mon parti très-philosophiquement sur les rigueurs de madame des Bruyères, je n’en suis pas à ton point d’adoration pour elle. C’est fort simple, tu lui plais, et moi je la crois très-mal disposée en ma faveur.

— Qui peut t’en donner l’idée ?

— Ces mêmes niaiseries qui t’ont révélé sa préférence. Si tout sert de langage à l’amour, la malveillance n’a pas moins de moyens de s’exprimer.

— Au fait, je n’en sais rien, quand on parle de toi, elle garde toujours le silence ; peut-être lui a-t-on fait quelque sot rapport sur ton compte, peut-être on t’a prêté quelque méchant propos sur elle. J’éclaircirai cela.

— Garde-t’en bien, je t’en conjure, ne lui parle jamais de moi ; j’ai des raisons pour ne pas chercher à vaincre ses préventions.

— Je devine, tu t’en fais un mérite auprès de la princesse Ercolante, reprit Sosthène d’un air malin.