Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/118

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pas leur préférer un adorateur plus amusant. Comment, toi ! le plus entêté négateur de la fidélité des femmes, te fais-tu, tout à coup, l’avocat de celle de la spirituelle Clotilde pour un sot absent ? Est-il donc si rare de voir la présence triompher de l’éloignement ? Oui, malgré tes oracles désolants, je me fie à mon dévoûment de toutes les minutes, à cette constante étude de ses désirs, de ses moindres caprices ; à propos de caprices, il faut que tu m’aides à en satisfaire un nouveau ; hier, en nous promenant à Capo di Monte, nous avons rencontré la princesse Ercolante avec sa sœur, elles étaient suivies d’un de ces jolis chiens dont notre grand poëte a, dit-on, perfectionné la race, madame des Bruyères s’est récriée sur le bonheur de posséder une si charmante levrette, elle a ajouté que probablement la princesse la tenait de vous, et j’ai deviné sans peine, au ton dont elle a fait cette réflexion, qu’elle regrettait de n’avoir pas une petite chienne semblable ; toi, qui as l’honneur d’être l’ami de l’auteur des Harmonies et des Méditations, ne pourrais-tu obtenir de lui qu’il te donnât l’un des enfants de sa belle Fida.

— Ce serait une indiscrétion impardonnable, reprit Adalbert vivement, et je t’avoue que si je m’en donnais le tort, ce serait pour en avoir le