Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/123

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cette agréable surprise, qu’elle t’en a remercié, et que tu as si mal pris ses remerciements qu’il en est résulté une scène violente…

— Et dont je suis inconsolable, s’écria Sosthène, heureux de pouvoir exhaler tous les sentiments qui l’oppressaient. Eh bien ! oui, tu vois le plus malheureux des hommes, ajouta-t-il en prenant la main de son ami, je voulais te cacher mes sottises, mes ennuis, mais puisque le hasard t’en a appris une partie, tu sauras tout.

À ces mots qui comblaient le désir curieux d’Adalbert, il frissonna, et se sentit tout à coup pris de l’envie d’échapper à la confidence, mais il n’y avait pas moyen de la fuir après l’avoir provoquée ; il se résigna.

— Tu te rappelles mes inquiétudes sur ce Fresneval, que tu prétends être placé trop bas pour mériter l’honneur d’une rivalité dont il faudrait rougir, reprit Sosthène. Eh bien ! l’excellente tenue de cet homme, son application à se rendre utile à la comtesse, sans jamais lui parler de son dévouement, son art à laisser deviner son adoration à travers son respect, son esprit à travers son silence, son bonheur à travers son désespoir, tout cela, joint à d’autres observations faites sur Clotilde, m’a inspiré je ne sais quelle fièvre de jalou-