Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/133

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dans la loge de la duchesse, prends un air accablé, lance quelque sentence générale sur le malheur de se laisser entraîner par la fougue de ses passions, au point de dire des choses exagérées, ridicules ; parles du regret d’avoir déplu, des douleurs attachées au repentir (les femmes sont toutes sensibles au repentir), et tu rentreras bientôt en grâce.

— Ah ! mon ami, avec cet espoir tu me rends la vie ! Comment puis-je jamais m’acquitter de tout ce que ton amitié imagine pour me guider, me consoler !

— En ne mettant pas de bornes à ta confiance ; tu en as beaucoup dans les mauvais moments, et je ne m’en plains pas ; mais dans les bons tu n’as pas le même épanchement, et c’est un tort…

— Dans lequel je n’ai pas souvent l’occasion de tomber… Mais, grâce à toi, j’espère faire plus de progrès, mes fautes m’y aideront ; un pardon obtenu est déjà une faveur. Adieu, puissé-je bientôt t’apprendre la fin de mon exil.

Dès qu’Adalbert se trouva seul, il réfléchit naturellement sur l’étrangeté de sa position, sur ce qu’il arriverait le jour où Sosthène découvrirait à quel confident il livrait tous ses secrets d’amour, à quel protecteur il demandait conseil ; il sera fu-