Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/141

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— Songe que je la veux connaître dans tous ses détails et que je te la payerai double.

— Que votre Excellence se fie à ma pénétration, il n’est pas de secrets pour votre serviteur.

Peu de jours après ce rapport, Ricardo en vint faire un autre, dans lequel il avait réuni une foule de petites circonstances, moitié vraies, moitié fausses, qui devaient faire soupçonner une bienveillance très-marquée de la part de madame des Bruyères pour les soins respectueux et l’adoration muette de M. Fresneval.

— Mais où peut-on le voir, ce beau Monsieur, interrompit Adalbert avec impatience ; je l’ai à peine aperçu quand Sosthène me l’a montré dernièrement à Saint-Charles. Je voudrais savoir où l’on a quelques chances de le rencontrer ?

— Rien n’est si facile ; il va tous les soirs prendre une glace au café Francese ; il se place d’ordinaire derrière le comptoir, dans le seul endroit obscur de la salle ; on disait que c’était pour être plus près de la gentille Ninetta, qui trône là dans son comptoir, comme la reine dans son palazzo reale ; mais je crois qu’on se trompe, il vise à plus haut que çà.

— Et à quelle heure va-t-il dans ce café ?

— À celle où les élégants le quittent pour se