Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/145

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des progrès de la passion de la princesse Ercolante pour Adalbert ; et comme il lui semblait impossible que celui-ci n’en fût pas touché, elle l’accusait, à bon droit, d’y répondre par une reconnaissance sans bornes.

L’esprit féminin est si étrange, qu’elle aurait également blâmé M. de Bois-Verdun dans sa résistance ou son entraînement ; aussi lui pardonnait-elle son servage auprès de la princesse, malgré tout ce qu’elle souffrait à la vue des soins auxquels elle avait seule des droits ; mais ce qui lui importait de savoir, c’était si dans cette liaison, l’amour était réciproque, si le cœur d’Adalbert subissait le despotisme de cette passion italienne, avec autant de complaisance que sa personne ; enfin s’il aimait la femme dont il était adoré.

Le vague espoir qui survit aux plus vifs regrets, ce besoin de se tromper sur ce qu’on redoute, avaient quelquefois jeté dans l’esprit de Clotilde l’idée que son mari se reprochait sa conduite envers elle et qu’il ne voyait pas sans déplaisir les hommages qu’elle recevait ; cette idée la plongeant dans un trouble insupportable, elle résolut de sortir de son incertitude à tout prix.

Dans ces sortes d’anxiétés le cœur n’est pas ingénieux, il a recours au moyen qui réussit le plus