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— N’importe, je trouve l’expression fort inconvenante.

— Ne vas-tu pas t’offenser de ce qu’on te suppose trop bien élevé pour ne pas répondre à la passion qu’une jolie femme a pour toi ? en vérité, tu deviens d’une humeur par trop difficile, et que tu trouverais insupportable chez moi, même en ce moment, où, sans reproche, tu m’as donné le droit d’en avoir.

— Eh bien, oui, j’en conviens, reprit Adalbert en se levant brusquement, l’idée de t’avoir fait de la peine par ma sotte maladresse, me donne tant d’humeur contre moi, que tout ce que je pense, tout ce que je dis s’en ressent ; et puis, je ne sais quelle souffrance m’agite, je suis malade, l’air de Naples ne me vaut rien, je vais prier ton père de me donner un congé, une mission, enfin une occasion de quitter l’Italie.

— Quoi ! tu me laisserais là au moment où mon sort se décide, au moment où j’ai l’espérance de voir cette femme adorable répondre à mon amour.

— Ah ! ton bonheur peut se passer de ma présence, interrompit Adalbert avec ironie.

— Non, jamais je n’aurai plus besoin de ton amitié, de tes conseils, car, je le sens, je n’ai plus