Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/163

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le monde ce qui se passe entre nous. Tu n’es pas très-confiant par nature, et tu ne m’as rien dit de ta dernière scène avec ton Hermione, ce qui ne t’empêche pas d’en savoir tous les détails.

— C’est elle qui, dans sa colère, t’aura fait ses plaintes contre moi ; les femmes de ce pays-ci se croient toujours trahies lorsqu’on n’est pas jaloux d’elles.

— Non, je n’ai pas l’honneur d’avoir sa confiance ni sa bienveillance, elle me parle rarement et fort sèchement, surtout quand elle est mécontente de toi. C’est la comtesse, à qui je faisais remarquer cette malveillance particulière, qui me l’a expliquée ainsi.

— Elle vous accuse sans doute, m’a-t-elle dit, de chercher à tempérer l’amour qu’elle inspire à M. de Bois-Verdun ; les amis les plus fous ont toujours assez de raison pour combattre la folie de leur ami, et vous venez d’être la cause, sans vous en douter, d’une scène très-vive entre ces deux tendres amants.

— Quoi ! vraiment, elle a dit : ces deux tendres amants ?

— Oui, mais en souriant, et de ce ton de plaisanterie qu’on met d’ordinaire à parler des aventures galantes dont l’héroïne dédaigne le mystère.