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jusque dans le salon où l’attend monseigneur le cardinal.

Et Clotilde, obligée de suivre Stéphano, n’en put savoir davantage. À peine entrée dans la galerie où se trouvaient réunis plusieurs amis du malade, elle vit le cardinal venir au-devant d’elle, puis la conduire sur le divan placé près d’une fenêtre d’où elle pourrait, disait-il, respirer l’air de la mer et attendre au frais le moment d’entrer dans la chambre du malade.

— Il est encore trop éveillé, trop agité pour vous montrer à lui, dit-il, nous profiterons de l’effet des calmants qu’il vient de prendre, et qui vont bientôt l’assoupir, pour vous introduire sans bruit et vous cacher derrière les rideaux de son lit. Là, vous aurez pour unique soin de lui faire boire d’heure en heure une cuillerée de la potion qu’on va vous apporter ; puis, vous guetterez le bruit de sa respiration, et dans le cas où elle deviendrait très-oppressée, vous appellerez du secours. Le docteur Corona couche ici, nous l’aurons bientôt réveillé.

— Quant à moi, dit Sosthène en s’approchant du cardinal, je ne quitterai point cette porte, et au moindre signe que fera la sœur, j’accourrai…

— Pour effrayer le malade par ta présence, in-