Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/198

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religion pour calmer ces plaintes, hélas ! trop légitimes ; puis, démontrant à Clotilde la nécessité de laisser ignorer la démarche qui lui avait si mal réussi, elle la ramena chez elle, ce qui dissipa naturellement tous les soupçons qu’aurait pu faire naître son absence nocturne.

La comtesse reprit son existence de la veille comme si rien ne l’avait troublée, elle y ajouta seulement la politesse d’envoyer demander, en son nom, des nouvelles du comte de Bois-Verdun, bien que Sosthène fût venu lui en donner, selon son habitude.

— Notre pauvre malade, dit-il en entrant, a passé une nuit fort orageuse, mais le sommeil du matin a produit un bienfait merveilleux, Corona en attendait la fin de toutes nos inquiétudes lorsque, tout à l’heure, en me voyant, Adalbert a été repris du délire.

— Et, dans ce délire, que dit-il ? demanda imprudemment Clotilde.

— Il parle d’un être imaginaire qu’il a entrevu, qu’il veut revoir… qui l’attend dans le ciel ; il affirme que cette femme lui est apparue, la nuit dernière, sous les habits de la sœur de charité qui l’a veillé, il mêle à tout cela les mots d’abandon, d’infortuné, de remords ; il veut se punir, se tuer,