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marquante ; il se rendit chez le marquis de Tourbelles pour mettre son faible talent de dessinateur érudit à la disposition de toute l’ambassade. Chacun en profita pour le conjurer de ne pas le rendre trop ridicule, et même de faire valoir le peu d’avantages qu’il avait reçus du ciel ; car, tout en paraissant s’immoler de la meilleure grâce, ces messieurs ne manquaient pas de coquetterie. C’est, dit-on, la maladie des grands hommes, et Napoléon, lui-même, aimait à laisser admirer sa belle main.

Dans cette espèce de répétition, Sosthène demandait une tunique qui couvrît bien ses épaules, dont les contours lui semblaient un peu aigus.

Adalbert laissait voir complaisamment son bras, qui était d’une beauté remarquable ; son cou, digne support de sa belle tête, et dans l’essai qu’on fit des costumes commandés, on décida qu’il était, de tous les déguisés, celui qui représenterait le mieux un lion de l’ancienne Rome.

— C’est dommage que vous soyez trop jeune, lui disait Édouard, Jules-César était plus vieux que vous, Monsieur, lorsque Salluste lui donnait à dîner.

— Et il n’avait pas une si belle femme, inter-