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rompit Sosthène en voyant entrer Clotilde, vêtue à l’antique.

En effet, les traits si corrects, l’expression noble de son visage, sa riche taille, son attitude, sa démarche, tout en elle rappelait un de ces camées admirables qui nous ont transmis les costumes et les usages des dames romaines.

Son apparition fut, pour Adalbert, un vrai coup de théâtre, car il était encore incertain du parti qu’elle prendrait, et il comprit sans peine comment l’embarras de se trouver un instant aussi intimement liée à lui, avait cédé au désir de se montrer si belle.

La princesse Ercolante arriva couverte de toutes les perles de l’orient et de tuniques brodées en or, qui protestaient contre les lois somptuaires. Elle seule avait voulu présider au choix de ses vêtements antiques, s’imaginant qu’une princesse sicilienne en devait savoir plus, en fait de parure et d’élégance romaine, qu’un Français sans titre.

L’ambassadeur reçut de sincères compliments sur sa tenue sévère et la manière imposante dont il représentait le sénateur Pison ; chacun reçut sa part de compliments sur l’illusion qu’il produisait, grâce à l’exactitude et au bon goût qui caractérisaient les dessins de M. Fresneval ; mais celui, de