d’où lui vient sa fortune et ce qu’on lui doit de considération ; le silence qu’on garde sur tout cela est la preuve certaine du peu d’estime qu’elle mérite.
— Cependant l’ambassadeur de France la reçoit avec beaucoup de déférence.
— Je le crois bien, vraiment, son fils en est amoureux ; et il préfère le voir enchaîné au char d’une jolie femme belle et galante, à le voir soumis aux caprices ruineux d’une jolie courtisane ; c’est moins cher et moins dangereux.
En ce moment M. de Bois-Verdun fit un mouvement involontaire, mais ne voulant pas perdre un mot de cet entretien, il se calma aussitôt.
— Vois donc que de soins on lui prodigue ; c’est à qui en obtiendra un mot, un sourire ; l’ambassadeur, lui-même, ne semble occupé qu’à lui être agréable. Ah ! pour la traiter ainsi, ils savent bien, sans doute, à quelle personne ils ont affaire.
— Qu’est-ce que cela prouve, ne voit-on pas tous les jours les plus grandes autorités dupes des plus grossières intrigues ? et ces dames qui font profession de fasciner les seigneurs riches, ne prennent-elles pas tous les masques, tous les caractères, toutes les conditions, pour arriver à régner sur ces nobles imbéciles ?