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tercation avec ses voisins au théâtre antique, ceux-ci n’avaient pas été si discrets. Contents de remplir leur promesse envers le comte, en restant muets sur la véritable cause du duel, ils ne s’étaient pas crus obligés à plus de mystère, et avaient été consulter plusieurs officiers du roi, pour savoir comment ces sortes de rencontre se pratiquaient à Naples.

— D’abord, avait répondu l’un d’eux, elles ne peuvent avoir lieu dans la ville, où les duels sont défendus sous peine de mort ; il faut se rendre au moins à deux lieues de Naples, et choisir un endroit des plus solitaires, car le moindre passant a le droit de vous dénoncer ou d’aller chercher ses camarades pour vous séparer ; ce qui est fort désagréable.

Muni de cet avis, le baron de Grandménil avait été en faire part à M. de Bois-Verdun, heureux de saisir l’occasion de le voir chez lui et dans un de ces moments dramatiques où les caractères les moins expansifs se révèlent involontairement.

Ricardo s’était trouvé là comme par hasard, quand on annonça la visite du baron. En voyant l’air contraint du visiteur, son regard scrutateur, sa démarche imposante, il devina sans peine qu’il était chargé d’une importante mission. Ce soup-