Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/258

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çon joint au propos qu’il venait d’entendre dans le café voisin, le confirma dans l’idée qu’il se tramait quelque projet où l’on se flattait de pouvoir se passer de ses services.

Prétendre soustraire un secret à la pénétration de Ricardo était non-seulement une injure à ses yeux, mais une ambition vaine et ridicule. Déjà instruit par les bruits de la ville de ce qui s’était passé entre M. de Bois-Verdun et un étranger, il lui restait à apprendre de quelle façon et en quel lieu se viderait l’affaire. Il quitta les gens du comte sans leur adresser la moindre question ; puis il alla s’établir dans la loge du concierge de l’ambassade, jusqu’au départ de M. de Grandménil.

Une personne attendait ce dernier dans sa voiture ; il lui dit en montant :

— Il n’y a pas moyen de rien obtenir de ce diable d’homme.

Ces mots surpris à la dérobée jetaient déjà un grand jour sur la situation. Ricardo remonta une heure après chez le comte, sous prétexte d’inviter son valet de chambre à venir prendre sa part d’un déjeuner qu’il donnait le lendemain de grand matin à plusieurs de ses amis.

— C’est jouer de malheur, répondit Gervais, rien ne m’aurait été plus facile aujourd’hui, Mon-