Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/260

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vit passer, sur la Chiaja, le petit groom portant une boîte en palissandre dont il reconnut sans peine l’emploi ; pour en être plus sûr, il suivit de loin le groom jusqu’au moment où il le vit entrer dans la boutique d’un armurier.

Ainsi c’est par les plus petits sentiers qu’on parvient au sommet des plus grandes montagnes. Possesseur d’un secret découvert par de si faibles moyens, Ricardo ne pensa plus qu’à l’exploiter à son profit. Il se rendit sans délai chez madame des Bruyères ; comme il ne demandait jamais à lui parler sans avoir à lui communiquer un fait intéressant, elle le faisait rarement attendre.

— Qu’y a-t-il de nouveau ? demanda Clotilde avec une sorte d’effroi en voyant la mine consternée que prenait Ricardo.

— Madame la comtesse le sait probablement déjà, répondit-il, car toute la ville en parle, et sans l’ordre que j’ai reçu d’instruire Madame la comtesse de ce qui arrive à Monsieur de…

— Non, je n’ai rien entendu dire, interrompit-elle avec impatience. De quoi parle toute la ville ?

— De ce qui doit se passer demain matin, à Portici, entre M. le comte de Bois-Verdun et un cavaliero florentino.

— Ils doivent se battre… peut-être ?…