Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/265

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chez elle pour lui raconter plus à loisir ce qu’elle désirait savoir. Pendant la route, il s’engagea à répondre sans détour à toutes ses questions, une seule exceptée.

— J’ai juré sur l’honneur de ne jamais révéler la cause de ce duel, ajouta-t-il ; ainsi ne me le demandez pas.

— Cela me sera d’autant facile que je crois la connaître dit Clotilde, et c’est justement ce qui me désole. Mettre en péril la vie de deux hommes distingués pour un semblable motif. C’est un meurtre qui pèsera sur la conscience de tous ceux qui pouvaient l’empêcher.

— Croyez, reprit Sosthène, que je ne mérite pas ce reproche, et que j’ai fait l’impossible pour remplacer Adalbert en cette circonstance. J’avoue que je n’avais pas grand mérite, car vous me rendez la vie si insupportable que je ne demande qu’à m’en débarrasser ; mais il n’a pas voulu me rendre ce service.

— Ah ! ne pensez maintenant qu’à le secourir ; songez combien vous lui êtes utile en ce moment, et que sa cause étant celle des Français qui sont à Naples, ils seront reconnaissants de tout ce que vous ferez pour lui.

— Quoi, vous-même, vous me saurez gré de mon dévoûment ?