Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/27

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il n’avait pu changer leur langage, seulement la recommandation qu’il leur répétait sans cesse, de parler en bons termes, en avait fait de grossiers beaux parleurs.

L’idée de s’allier à de braves gens de cette espèce avait détourné Adalbert d’entrer dans la diplomatie, et d’accepter l’offre que lui faisait le ministre de Danemark de l’emmener avec lui comme attaché à l’ambassade de France. Cependant il n’avait pas fait un refus positif, et s’était réservé cette occasion de servir son pays, si les fatigues d’un long voyage et l’absence des plaisirs de Paris n’effrayaient pas sa femme. Au peu de mots qu’il avait dits à Clotilde de ce projet, elle avait répondu avec une grâce si affectueuse qu’elle le suivrait sans peine partout où il voudrait la conduire, qu’il s’était senti moins d’empressement à la priver du bonheur de vivre près de sa mère, et que le bonheur de commander à une jolie personne aussi soumise avait triomphé un moment de sa méfiance et de ses préventions.

Nos pères, en instituant les fêtes de noces et en soumettant ce jour solennel à toutes les folies de la joie, rendaient un grand service aux mariés qui se connaissent peu et à ceux qui se connaissent trop. Que se dire d’un pareil jour en présence