Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/285

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tu peux m’aider à réparer. Ce jeune Fresneval, que tu as trouvé établi ici, dans mon habitation, et chargé de la gestion de mes biens, cet aimable Édouard, est le fruit d’une erreur que, grâce au ciel, ta mère a toujours ignorée. Tâche que le monde et lui-même l’ignorent aussi ; mais songes qu’il a droit à ta protection, que je l’ai fait élever de manière à la mériter, et que de l’humble condition où sa naissance l’a condamné, rien ne l’empêche de s’élever, par ses talents, au rang de nos artistes les plus célèbres. Enfin, je te confie le soin de son bonheur et de ma mémoire. Fais qu’il la bénisse ; fais qu’il me pardonne en faveur de l’ange que je lui ai choisi pour guide sur cette terre. Assure-lui une existence modeste. Il est appelé à de cruelles épreuves, la fierté de son caractère et sa fausse position dans le monde, l’exposeront à de nombreux dangers. Sois son asile contre l’injustice des hommes ; et si pour son malheur il devenait ingrat, pardonne, et rappelle-toi qu’il est ton frère. »

En vain, les yeux fixés sur le visage d’Édouard,