Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/317

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— Mais tu veux m’apaiser par un nouveau mensonge ; perfide, tu me trompes encore, je le sens.

— Viens ; quand j’aurai tout quitté pour te rassurer, tu me croiras, peut-être.

En parlant ainsi, Adalbert, effrayé du délire qui brillait dans les yeux de la princesse, ne pensait qu’à la sauver des excès auxquels ce délire pouvait l’entraîner. Craignant de l’irriter par la moindre réflexion, il écoute, il approuve tout, il répète les serments qu’on lui dicte, il proteste cent fois de son indifférence pour Clotilde.

— Eh bien ! tant mieux, dit la princesse d’une voix tremblante. S’il est vrai que la jalousie m’égare… que tu ne l’aimes pas !… tu me pardonneras.

Ces derniers mots, à peine articulés, glacent le sang d’Adalbert.

— Pardonner ? dit-il en pâlissant… pardonner ! grand Dieu ! qu’as-tu fait ?

— Tu le devines, traître, je le vois à ta pâleur, à la terreur qui te saisit ; tu trembles pour elle… tu ne t’appliques à renier ton amour que pour suspendre ma vengeance ; mais il n’est plus temps.

— Malheureuse ! quel crime as-tu commis ? s’écrie Adalbert en s’emparant avec force des