Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/48

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quement, la marquise jeta un cri de joie en reconnaissant sur la Santa Lucia, au milieu de la foule qui venait saluer leur navire, le général Vascova ; il avait fait de sa canne et de son mouchoir un drapeau pour lui apprendre qu’il était là avec son carrosse prêt à la conduire, ainsi que son amie, dans la belle maison qu’il leur avait retenue, et dont les fenêtres donnaient sur le Jardin-Royal et sur la mer de Naples.

Il n’y a pas de tristesse, de mauvaise humeur qui puissent résister à cet enchantement des yeux qu’on éprouve à la vue du port et des îles de Naples. Édouard en doubla l’effet sur Clotilde, en récitant, comme malgré lui, les beaux vers de Lamartine sur cette terre aimée de Dieu.

— Merci, lui dit-elle, au moment où il l’aidait à descendre dans le canot qui devait les conduire au port ; et ce seul mot le rendit à moitié fou de joie, car il avait deviné le poëte qu’elle préférait, et c’était une sympathie qui en pouvait faire espérer une autre.

Ce fut bientôt la nouvelle de toute la ville, que l’arrivée d’une jeune, belle et riche veuve venant passer l’hiver à Naples, en compagnie d’une amie malade et d’un vieux seigneur espagnol. Le choix qu’on avait fait pour elle du plus magnifique ap-