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VI


À ce nom du comte de Bois-Verdun, il se fit une telle révolution dans le sang de Clotilde, qu’elle éprouva un étourdissement complet ; elle porta son mouchoir sur ses yeux comme pour expliquer son aveuglement, et crut un moment avoir mal entendu ; mais le son d’une voix dont les accents étaient restés vivants dans son souvenir, la sortit bientôt de son incertitude. Oui… c’était Adalbert, c’était bien son mari, c’était bien l’homme dont l’injustice, l’abandon, l’avaient livrée aux regrets les plus déchirants, aux soupçons les plus calomniateurs ; c’était le bourreau de son existence, celui qui en rendait le bonheur impossible.

La situation était dramatique et pouvait devenir dangereuse, Clotilde en vit, tout d’un trait, les difficultés, elle se décida, en personne courageuse, à les braver dignement et à se laisser guider dans