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fin et sa taille élégante, lui rappelaient certains seigneurs espagnols dont les hommages avaient jadis flatté son amour-propre.

La duchesse, tout en rendant justice aux agréments qui distinguaient Sosthène, à son esprit animé, à ses manières gracieuses, penchait pour la beauté plus sérieuse, la tournure plus noble et les manières plus réservées de M. de Bois-Verdun.

— Je conviens qu’il a l’air d’un homme très-comme il faut, reprit la marquise ; mais vous conviendrez aussi qu’on ne saurait juger de son esprit par son silence, et de sa bienveillance par son sourire.

— N’importe, dit le général, j’aimerais mieux avoir l’autre pour rival. Ces beaux silencieux se font aimer de toutes les femmes. Elles leur supposent autant de mérite que de discrétion, et je vous prédis que le comte de Bois-Verdun aura ici beaucoup plus d’aventures galantes et de succès que son ami ; ne pensez-vous pas comme moi ? ajouta-t-il en s’adressant à Clotilde.

— Je les ai à peine vus, répondit-elle avec embarras, et je ne saurais porter un jugement sur ces messieurs ; pourtant M. de Tourbelle m’a paru fort agréable.