Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/57

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thène, empressé de se mettre en communication directe avec la comtesse. Mais la ritournelle du fameux duo bouffe vint suspendre la conversation. Clotilde l’écouta les yeux baissés, ce qui permit à Sosthène et à son ami de la considérer tout à leur aise.

Pendant cet instant de réflexion obligée, Clotilde s’avoua que le ressentiment lui donnait seul la force de faire bonne contenance, et commença à s’effrayer du danger de sa situation ; elle méditait le projet de partir la nuit même pour Florence, en motivant ce brusque départ sur la maladie grave d’un parent ; puis la crainte du bruit qui résulterait de cette démarche, des conjectures qu’elle ferait naître, la maintenait dans une irrésolution pénible ; elle en était fort tourmentée lorsque M. de Bois-Verdun fit signe à Sosthène qu’il était convenable de terminer leur visite, et que tous deux se retirèrent pour aller voir finir la représentation dans la loge de l’ambassadeur de France.

À peine furent-ils sortis de celle de la duchesse, que chacun donna son avis sur les jeunes secrétaires d’ambassade.

La marquise montra une vive préférence pour M. de Tourbelle, ses regards brillants, son visage