Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/63

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vraiment, par le chevalier Stradelli, sur cette adorable comtesse des Bruyères.

— Eh bien ! qu’en dit-on ?

— Ce que l’on dit de toutes les jolies femmes, un peu de bien et beaucoup de mal.

— Il y a donc longtemps qu’elle est ici ?

— Déjà quelques mois, et il n’en faut pas tant pour connaître et juger une femme dont la beauté fixe tous les regards.

— On lui donne sans doute des amants ?

— Pas trop, on l’accuse plutôt de s’amuser à plaire sans qu’il lui en coûte aucun sacrifice, pour l’unique plaisir de faire des malheureux, et ils sont en grand nombre.

— Ce n’est pas là un crime, et si son mari ne s’en fâche pas…

— Son mari ! interrompit Sosthène, elle n’a pas eu le temps de l’aimer, vu qu’il a eu la politesse de mourir très-peu de jours après sa noce.

— Ah ! elle est veuve… dit Adalbert d’un ton moqueur.

— Oui, et de plus très-riche, aussi est-ce à qui fera le plus d’efforts, non pour la séduire, la compromettre, mais pour s’en faire aimer au point de lui inspirer le désir de se remarier.

— Et en donne-t-elle l’espérance à ses adorateurs ? demanda Adalbert en souriant.