Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/62

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céder qu’à la raison et à la clémence ; mais un sentiment qu’elle ne cherchait pas à définir, lui faisait trouver un grand intérêt aux plus petits incidents qui devaient naître d’un tel secret, gardé par deux personnes entourées de tant de piéges et de séductions.

La nouvelle de l’indisposition subite de la comtesse des Bruyères s’étant aussitôt répandue dans la société de Naples, Sosthène entra chez son ami le lendemain, le visage altéré ; il sonna fortement et dit à un domestique :

— Qu’on aille à l’instant même s’informer, de ma part, des nouvelles de madame la comtesse des Bruyères.

— Que lui est-il donc arrivé ? demanda M. de Bois-Verdun avec une vive sollicitude.

— Tu l’as vue hier belle, fraîche, brillante de santé ; eh bien, à peine avions-nous quitté sa loge, qu’elle s’est trouvée mal, qu’il a fallu la ramener chez elle, et qu’elle est tombée dans un état fort inquiétant, à ce que prétend son amie, madame d’Almédarès.

— Sait-on la cause de ce mal subit ?

— Non, c’est le général Vascova que j’ai rencontré fumant son cigare dans le Jardin-Royal, qui m’a donné ces détails, et j’en ai eu bien d’autres