Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/70

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mates ; cependant c’est l’usage, on n’aime rien tant que ce qu’on n’a pas. Avant même que le duc de Tourbelle me l’eût présenté, vous pensez bien que j’avais demandé le nom du bel Francese, l’ambassadeur m’a répondu en riant que si le comte de Bois-Verdun avait l’honneur d’être remarqué par moi, il le devait sans doute à sa profonde admiration pour ma personne. Eh bien ! vous l’avouerais-je ? j’ai été charmée d’apprendre qu’il me trouvait agréable, et cela m’a fait l’accueillir le plus gracieusement possible lorsque le duc de Tourbelle me l’a présenté, ainsi que le marquis de Tourbelle son fils, celui-ci m’aurait paru charmant s’il n’avait été à côté du comte de Bois-Verdun ; mais vous devez le connaître, ajouta la princesse, car il s’est vanté, à moi, d’avoir eu le bonheur de vous voir l’autre soir au théâtre ?

— Il est vrai… je le connais… répondit Clotilde fort troublée.

— Vous devez savoir qu’il est aussi spirituel que beau ?

— Je n’ai pas eu le temps de juger de son mérite.

— Eh bien ! moi je n’en doute pas, avec ce regard-là on n’est jamais un sot. Au reste, je n’ai pas d’intérêt à vous le vanter, car s’il vous plaisait