Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/75

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brillante. À sa parure on juge qu’elle est armée de pied en cap.

Et le seigneur anglais, enchanté de sa comparaison chevaleresque, que son accent rendait encore plus piquante, en rit si longtemps, qu’Adalbert crut pouvoir se dispenser d’y répondre. Il chercha des yeux Clotilde, la devina au groupe d’élégants qui l’entouraient et empêchaient de la voir.

Préoccupé des hommages que Clothilde recevait, le comte passa à côté de la princesse Ercolante sans y faire attention. Sosthène lui en fit la remarque, et bientôt, empressé de réparer son impolitesse, Adalbert, après avoir salué la maîtresse de la maison, revint sur ses pas, et s’établit derrière le fauteuil de la princesse de manière à pouvoir causer avec elle, à travers le bruit du salon, dans les intervalles du concert, et malgré le silence que l’on gardait pendant que Rubini ou la Nini chantaient.

Aux premiers accords du piano, les hommes se retirèrent pour laisser les femmes au premier rang, c’est alors que madame des Bruyères parut dans tout son éclat. Adalbert lui-même en fut ébloui, et l’idée qu’il avait abandonné volontairement une si belle personne l’attrista ; mais le mal était fait,