Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/76

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et comme les conséquences lui en paraissaient inévitables, il s’exhorta à la résignation. Seulement il éprouvait une curiosité ardente de savoir quel heureux mortel ferait battre ce cœur que lui-même avait si sottement dédaigné.

Sosthène, à force de soins, de petites ruses, était parvenu à occuper, près de madame des Bruyères, la même place qu’Adalbert avait près de la princesse Ercolante. Le voisinage de son père lui avait servi de prétexte pour arriver jusque-là.

La duchesse, après avoir présenté réciproquement l’ambassadeur de France et la comtesse, les fit assoir l’un près de l’autre. Il s’établit entre eux une conversation dans laquelle le duc s’étonna qu’une si charmante Parisienne n’eût aucune idée de Paris. Elle lui en dit en partie la cause, et comme elle laissa entendre que le souvenir de la mort de sa mère lui rendrait le séjour de Paris douloureux, le duc n’insista pas pour en savoir davantage.

Le duc de Tourbelle était un de ces anciens modèles d’hommes de cour dont la race commence à se perdre, d’une politesse imperturbable, recherché dans ses idées, simple dans ses expressions, procédant par ironie, soit pour critiquer ou pour flatter. Ne s’animant jamais sur aucun sujet, pre-